Les coureurs de pots-de-vin

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Les coureurs de pots-de-vin

La cause fondamentale de cette situation est la corruption généralisée qui règne au sein du milieu politique suisse. Les politiciens suisses sont tellement corrompus qu’ils ont légalisé la corruption à leur profit personnel.

Le code pénal suisse ne réprime que la corruption des fonctionnaires. Les élus sont libres de se vendre à quiconque voudra bien les acheter. Ils ont donc pris l’habitude de siéger, à titre privé, au conseil d’administration de toutes les sociétés disposées à leur verser un pot-de-vin hypocritement appelé « jeton de présence ». Certains collectionnent ainsi des dizaines de pots-de-vin dans autant de conseils d’administration. Bien entendu, en échange de ces pots-de-vin, ils se doivent d’être au service des sociétés qui les ont achetés. C’est dire que leur prétendue « représentativité populaire » est une pure fiction.

Comme ces coureurs de pots-de-vin sont essentiellement de droite, la gauche aurait beau jeu de dénoncer leur corruption, ce qui les placerait dans une situation moralement indéfendable. Or, elle n’en fait rien. Il y a consensus pour fermer les yeux. On affecte de croire qu’il ne s’agit pas de corruption, puisque c’est légal. Quiconque dénonce cette situation est traité de « populiste qui alimente le tous pourris du café du commerce ». Les ripoux sont érigés en martyrs odieusement diffamés.

La gauche suisse est d’ailleurs tellement acquise au néolibéralisme qu’elle ne revendique même pas une augmentation du montant de l’aide sociale. Suggérer une telle revendication est carrément scandaleux, « démagogique ».

Quant à la presstituée locale, non moins corrompue que le milieu politique, elle va jusqu’à féliciter les ripoux pour leur « engagement au service de l’économie », comme s’il ne s’agissait pas, en réalité, d’un engagement au service de leur porte-monnaie.

Le résultat est une politique menée dans l’intérêt exclusif d’une infime minorité richissime, des banquiers et des multinationales, auxquels on offre des cadeaux fiscaux par milliards de francs -ces cadeaux n’étant jamais qualifiés de « démagogiques »-, tout en multipliant les prétextes pour diminuer les prestations sociales dont bénéficient les plus démunis.

Ainsi, chaque année, les grassement rémunérés directeurs cantonaux de l’action sociale se réunissent pour invariablement décréter que les pauvres ne le sont pas assez et s’aligner sur le canton le plus réactionnaire, les autres étant présumés « trop généreux ».

A l’égard des pauvres, qui ne reçoivent pourtant que le « minimum vital », on est toujours trop généreux, tandis qu’à l’égard des riches, qui n’ont pourtant besoin de rien, on ne l’est jamais assez.

Voilà par quelles sortes de gens les Suisses sont gouvernés.

Frank BRUNNER

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